Agilité et humains ? Des termes qui vont de pair
La société change, le fonctionnement des entreprises aussi. Ce qui a amené au cours du temps différentes évolutions et innovations managériales. Seidman a dit : « Nous sommes passés d’une économie industrielle – où on embauchait des bras, à une économie de la connaissance – où on embauchait des têtes et maintenant une économie humaine – où on embauche des cœurs ».
Cette citation décrit parfaitement le changement qui s’est opéré dans le fonctionnement de l’industrie et la vision des dirigeants. Cette citation fait également ressortir un changement fondamental : l’évolution de la société et de la technologie a permis de remettre l’humain au centre de l’économie. Cela est presque un paradoxe quand on pense aux avancées technologiques qui ont permis de développer des robots très performants et d’automatiser les processus. Cela nous amènerait à penser le contraire justement : que les robots évincent les hommes. Néanmoins rien n’y fait, l’humain reste irremplaçable. Nous avons des qualités qui ne peuvent pas être reproduites : nous pouvons collaborer, coopérer, ressentir de l’empathie et communiquer.
Il est à ce stade normal de se demander quel est le lien entre le titre et ce paragraphe d’introduction. Nous vous promettions un article sur l’agilité, mais qu’est-ce l’agilité ? Quels sont les changements engendrés par cette méthode ? Et bien avant de répondre à ces questions, petit tour d’horizon de l’histoire des évolutions qui ont mené à ces méthodes.
Un peu d’histoire… Evolution managériale
Depuis la nuit des temps, un grand nombre d’entreprises ont basé leur organisation sur le modèle de l’armée : la hiérarchie donnant des ordres aux différentes unités. La recherche du pouvoir ainsi que la hiérarchisation d’une part et l’obéissance d’autre part, se sont souvent alliés à ce type de modèle. Même si ces organisations semblaient fonctionner, des problèmes tels que le manque d’autonomie des travailleurs, l’ennui au travail et une déshumanisation du système organisationnel sont survenus. C’est pour ces raisons notamment que ce modèle va donc être de plus en plus contesté et repensé.
Un lien très étroit entre l’humain, ses conditions de travail ainsi que la performance d’une entreprise a été démontré. Suite à cela, différentes nouvelles formes d’organisations alternatives ont vu le jour où le collaboratif est donc devenu une préoccupation principale et est maintenant au cœur des entreprises ainsi que des défis de performance.
Humains & méthodes agiles
Ces évolutions managériales sont le reflet de changements sociétaux. Ceux-ci ont d’ailleurs une influence importante au niveau humain. Tout comme l’explique la théorie de la spirale dynamique, la conscience humaine évolue moins vite que la technologie. Ainsi, pour que l’humain ne soit pas dépassé, il existe des méthodes de travail qui visent à l’accompagner au travers de ces évolutions : prise de décision par consensus, l’élection sans candidat, l’organisation en cercles pour ne citer que celles-ci, démontrent que l’agilité est là au service de l’individu. La recherche de bien-être est devenue une priorité et le management hiérarchique qu’on connaissait est en train de disparaître peu à peu.
Applications dans la vraie vie
Mais en quoi consiste l’agilité ? L’agilité est une réponse stratégique et organisationnelle aux changements du marché, ce qui permet une réaction rapide et efficace à toutes sortes de situation. L’adaptation de l’entreprise favorise ses interactions avec l’environnement. L’agilité est davantage un état d’esprit. Les méthodes agiles, elles, sont nombreuses et quelques-unes d’entre elles ont été citées précédemment. Elles visent néanmoins toutes à remettre l’humain et son bien-être au centre. Des thèmes et des préoccupations dont on entend énormément parler actuellement.
L’application de ces méthodes agiles à l’identique de la théorie s’avère être néanmoins compliquée. Il est en effet nécessaire d’avoir un niveau de compréhension et de remise en question élevé pour guider les individus dans l’acquisition de ces nouvelles compétences. Dans la plupart des cas, les entreprises adaptent un peu ces méthodes pour une question de facilitation. Le digital reste néanmoins une opportunité pour faire croître la diffusion et l’application de ces méthodes. Comme le disait Highsmith « l’agilité concerne davantage l’état d’esprit que les pratiques ».
Pour conclure, nous vivons une période de transition importante et chaque entreprise devrait en avoir conscience pour ne pas louper le coche. Cependant, il est important de se demander si les organisations, les humains ainsi que les modes de pensés sont assez matures pour accueillir cette transition.
Autissier D & al., 2016. L’innovation managériale : rupture ou évolution du management.
Barzi R, 2011. PME et agilité organisationnelle : étude exploratoire.
Auteure: Csilla Horvath – In/Csilla-Horvath