L’Ubérisation de l’économie et du marché du travail

4.05.2022 | Culture digitale

L’ubérisation de l’économie et du marché du travail

Le terme d’ubérisation est relativement récent. D’un phénomène ponctuel il est devenu une tendance structurelle. La plupart d’entre nous connait Uber, la société de transport de personnes par VTC (littéralement Véhicule de Transport avec Chauffeur).

Débarquée comme un OVNI sur le marché, elle a perturbé l’économie des transports dans de nombreux pays (en particulier les taxis). Elle a été à l’origine de nombreux débats sur la place publique voire engendré des mouvements sociaux (comme en France dans le milieu des années 2010). Par la suite elle a été bloquée par la législation de plusieurs pays. La firme a alors mis en avant d’autres filiales comme Uber Eats durant le Covid. La plupart d’entre nous avons déjà fait appel à son service ou à celui de son concurrent.

Le modèle Uber à l’origine

Un particulier fait l’acquisition d’un véhicule de tourisme. Ce dernier devient un chauffeur VTC. Il a pour mission de transporter un particulier qui commande une course via l’application. On l’appelle aussi Chauffeur Uber. Aujourd’hui il y a plus de 75 millions d’utilisateurs et plus de 3 millions de chauffeurs dans le monde. Rapporté à la population active mondiale cela paraît peu mais c’est un chiffre en constante augmentation.

Avec le temps, Uber a conduit d’autres plateformes à mettre en relation deux forces : l’offre et la demande. Les chauffeurs, les livreurs, les chargeurs de trottinettes électriques etc. Ce type d’économie a beaucoup gravité à ses débuts autour des services de transports. Aujourd’hui il a inspiré d’autres secteurs.

 

Les entreprises et secteurs ubérisés les plus connus

Sur ce modèle, Airbnb, est un exemple d’entreprise Ubérisée. La plate-forme met en relation clients et hébergeurs. Elle est entrée en concurrence directe avec l’industrie hôtelière. Et comme avec Uber, l’outil digital supprime les intermédiaires.

De manière similaire, Amazon est également considérée comme une entreprise de type ubérisé. Elle met en contact deux particuliers pour une relation offre-demande.  Sous cet angle, le phénomène n’est donc plus une niche (transport, hébergement). C’est un mouvement de plus grande ampleur. Et surtout globalisé.

Dans un registre différent il existe également des applications qui mettent en relation un artisan avec un particulier pour effectuer des travaux. En réalité c’est une multitude de professions auxquelles on ne pense pas qui se sont ubérisées : services juridiques (weclaim), libraires (Amazon), banques sous forme de sites de financement par crowfunding (Ulule), éducation Khan Academy), etc.

Comment cela a inspiré le commerce

Ce modèle a créé une rupture avec le modèle traditionnel, lui-même déjà impacté par le modèle web 1.0 apparu avec les premiers magasins de vente en ligne.

La flexibilité est totale. L’offre efface les frontières temporelles et géographiques: un accès au site est possible en permanence et depuis partout. Le comportement d’achat est très libre : sur son écran on peut réserver, supprimer, comparer en quelques clics. L’espace est flexible : la géolocalisation des chauffeurs est possible en direct.

Enfin une variante est essentielle: le feedback client. Le système de notations est un indicateur de performance pour l’entreprise et un levier d’achat pour les clients. Et l’on oublie pas les gens qui font fonctionner la machine et qui s’adaptent. Ils sont eux aussi flexibles.

Comment cela modifie le marché du travail

On l’a compris, l’Ubérisation c’est vendre en direct sans intermédiaires des produits ou des services. 

C’est aussi lorsque des indépendants sont sollicités pour des missions spécifiques et temporaires. 

S’agit-il d’une sorte d’intérim 2.0 ? L’intérim peut s’avérer être un step vers la stabilité de l’emploi. On dira plutôt ici que le système Uber apporte à ses acteurs une nouvelle caractéristique : le statut de semi-professionnel. 

D’après une étude de Mc Kinsey (L’ubérisation de l’emploi | Lelivrescolaire.fr), les travailleurs Uber aiment l’indépendance de leur activité et la liberté d’action. Ils regrettent cependant la précarité du statut et l’incertitude financière. C’est le gage de tout nouvel entrepreneur.

Quelles sont les attentes du marché? La flexibilité

Dans le système libéral, le marché décide et régule. C’est l’économie de marché. Or, dans sa recherche de profit, le marché apprécie la flexibilité et la rentabilité. Le modèle Uber peut donc séduire ce dernier car il offre ces atouts. 

En 2000, dans l’esprit des recruteurs, le diplôme était le ticket d’entrée indispensable dans le monde de l’entreprise. L’étiquette prévalait sur les compétences. En 2022 la tendance s’inverse plus que jamais. La base théorique inculquée à l’école est importante. Toutefois la formation continue prend le relais et le travail sur le terrain révèle les hardskills et les softskills. C’est cela qui crée de la valeur ajoutée. 

Les diplômes sont figés. Les compétences évoluent et il faut les valoriser (notre podcast sur le personnal branding via Linkedin).

De fait le collaborateur va indéniablement devenir flexible et s’adapter en permanence pour répondre aux attentes du marché du travail. 

Si cette tendance se poursuit, ce qui semble être le cas, alors il faut s’attendre à l’avenir à ce que le marché soit en demande croissante de cette fameuse flexibilité, autonomie et agilité.

Le collaborateur Ubérisé

Avec l’avènement de l’Internet,  les entreprises se sont mises à délocaliser toute ou partie de leur activité. Les unes ont sous-traité la production, les autres les services administratifs, les campagnes de communication ou l’ingénierie. Ce sont des tâches, des missions et des projets qui font intervenir des compétences spécifiques. Elles répondent à des besoins spécifiques et s’inscrivent dans des délais spécifiques.

Qu’est-ce qui empêche une entreprise demain de louer les services d’un expert en recherche médicale dans le cadre d’un projet par exemple? 

Peut-on imaginer une plate-forme où se rencontrent les compétences offertes et la demande de compétence pour remplir des missions précises?

Si on pousse un peu plus loin le questionnement, peut-on imaginer remplir des missions-compétences plutôt qu’avoir un métier propre? 

Dans la même logique, on peut imaginer aussi une politique de rémunération complètement redéfinie. En fait toutes les hypothèses sont possibles. Certaines plus que d’autre se rapprocheront certainement du scénario qui se déroulera demain.

 On le sait, le digital offre une flexibilité accrue dans un monde où les forces économiques et commerciales se multi-polarisent. La montée en compétences dans les pays nouvellement développés (Chine) ou en cours (l’Inde et le reste des BRICS notamment) nous amèneront certainement à entrer en concurrence avec des candidats de l’autre bout du monde.

 

Conclusion

En conclusion, on peut retenir que l’Ubérisation est synonyme de flexibilité accrue, mouvement permanent et adaptabilité constante. Si on observe bien, l’Ubérisation de l’économie is already loading. 

Et vous, qu’en pensez-vous? 

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