L’équilibre entre le travail et la vie privée, aussi appelé Work-Life Balance est un critère de calcul du bonheur au travail qui ne sera bientôt plus négociable.
En effet, les générations Y et Z ne cherchent plus à se définir par leur métier. Elles ont appris qu’il est désormais possible, pour les professions dites des « cols blancs » de travailler en tout temps et de n’importe où. Elles entendent donc pouvoir compter sur un employeur proposant liberté et flexibilité.
Le Coronavirus, les avancées technologiques et la globalisation ont entre autre contribué à faire adhérer une belle poignée de travailleurs issus des générations précédentes à ce constat.
De plus, de nombreuses études sur le bien-être et sur la performance au travail nous indiquent la nécessité de trouver un bon équilibre.
Mais alors qu’est-ce que cela implique pour l’employeur? L’équilibre vie privée – vie professionnelle est-il réellement accessible? Comment cela se passe-t-il chez nous?
Le Work-Life Balance en Suisse
Quand on parle de Work-Life Balance en Suisse, trois critères principaux sont comptés par l’Office Fédérale des Statistiques:
1. La garde des enfants
Le critère numéro 1 qui permet de savoir si l’équilibre privé-pro est possible, c’est bien entendu celui de la famille. Pouvoir concilier carrière et parentalité reste la priorité pour évaluer si l’on a un bon équilibre entre son job et ses projets personnels.
Ainsi, qui dit travail et enfants, dit garde en crèche. Les entreprises qui offrent des places en garderie pour leurs employés marquent incontestablement des points à ce sujet.
Pour celles et ceux qui n’ont pas cette chance, la Suisse n’est malheureusement pas le meilleur élève en la matière. En effet, les crèches sont pour la plupart privées et extrêmement chères. La Suisse propose les services de garde d’enfants les plus chers au monde. Le pays fait donc pâle figure, en comparaison de la Suède par exemple, qui consacre des dépenses de plus de 8% de son PIB pour les crèches.
En plus des prix, les listes d’attente de certains cantons, notamment Genève, ont également un effet dissuasif. La Suisse a donc encore une très grande marge d’amélioration sur ce premier point.
2. Le temps partiel
Un critère utilisé pour calculer l’équilibre vie privée et vie professionnelle, c’est le travail à temps partiel. Si cela permet de libérer du temps pour la vie de famille ou pour une activité annexe, il a toutefois l’inconvénient de réduire considérablement le revenu.
Un nombre croissant d’entreprises se mettent à proposer des positions en job-sharing.
Dans beaucoup de pays, le temps partiel est davantage pratiqué par des étudiants ou des personnes âgées et n’est pas la norme de la population active.
En Suisse, il est toutefois commun de voir des employés de bureau opter pour cette option, en effet, plus du tiers de la population travaille à moins de 90%.
Toutefois, ce dernier élément reste très controversé car il existe encore de grandes disparités entre les sexes à ce sujet. En effet, très peu d’hommes optent pour des taux d’occupation réduits et la statistique est représentée par près de 74% de femmes.
3. La mobilité
Les travailleurs souhaitent pouvoir se rendre facilement et rapidement sur leur lieu de travail.
Des offres de mobilité notamment avec des transports en communs accessibles, tant en termes d’horaires, que de coûts, contribuent à ce critère.
La qualité des routes et du trafic, la disponibilité des places de parc et le nombre d’autoroutes peut aussi influencer ce calcul.
Des entreprises, pour assurer la qualité de vie de leurs employés, proposent des véhicules de fonction. D’autres prennent le pas écologiques et proposent des vélos éléctriques ou des réductions pour les transports publiques.
En Suisse, un avantage considérable réside dans le fait que le pays est petit et qu’il est donc très facile de se rendre d’une ville à une autre. Nous disposons également d’un réseau ferroviaire très dense qui permet au pendulaire de voyager plus facilement.
De très belles initiative ont vu le jour, notamment chez nos voisins allemands qui ont proposé, cet été, des cartes de transports publics à 9 euros par mois afin de favoriser l’utilisation des transports publics.
Dans le canton de Neuchâtel, l’initiative de covoiturage Eco pouce propose également de réduire le trafic et de faciliter le déplacement des travailleurs pour plus de durabilité.
Ce type de projet a de quoi inspirer une application à plus large échelle pour permettre de réduire notre consommation énergétique tout en améliorant notre équilibre vie privée-vie professionnelle.
Ces trois premiers critères de calculs sont toutefois accompagnés par d’autres variables, qui contribuent également à l’évaluation du Work-Life Balance. Même si le reste de la liste n’est pas comprise dans le calcul de l’équilibre de manière officielle, les éléments suivants restent souvent cités lorsque l’on parle de bien-être au travail et de développement individuel:
La recette du bonheur
4. Le temps à disposition
Les Suisses ont la réputation d’être de grands travailleurs. Cela a sans doute été renforcé par le refus de passer de 4 à 6 semaines de vacances annuelles lors des votes de 2012.
Bien que le temps partiel soit une norme en Suisse, les employés helvètes à temps pleins travaillent en moyenne 41h par semaine, ce qui est sensiblement plus élevé que la plupart des pays voisins (34h/semaine en moyenne pour l’Allemagne, 35h/semaine pour l’Italie et 36h/semaine pour la France). Ces conditions sont-elles contraires à une vie privée équilibrée?
Des pays comme l’Espagne ont commencé à tester la semaine de travail à 4 jours. Le postulat selon lequel nous pourrions travailler moins tout en restant au même niveau de productivité et de salaire semble encore difficilement convaincre les Suisses.
5. Les loisirs
La Suisse est un pays multiculturel qui non seulement est lui-même composé de plusieurs langues mais qui en plus, accueille un grand nombre d’expatriés chaque année. Il est donc difficile de définir une culture suisse de manière précise.
Pourtant, s’il y a bien une chose qui réunit les helvètes, c’est le goût du sport ou du moins, des activités en plein air.
Selon l’Office Fédérale du Sport, un quart des Suisses pratiquent du sport en club. Et ça, c’est sans compter ceux qui pratiquent des activités outdoor, au sein des magnifiques paysages qu’offre le pays.
6. Le revenu
« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue ». Les conditions de rémunération participent au développement et à l’équilibre des individus. Des salaires équitables permettent donc d’augmenter le bien-être et de consacrer une plus grande partie de son revenu à des activités extra-professionnelles.
Il existe malheureusement toujours des inégalités dans la répartition des revenus. Toutefois, la Suisse propose l’un des niveaux de vie général les plus élevé d’Europe
7. La flexibilité
Un élément qui contribue à l’équilibre professionnel des Suisses, c’est les horaires semi-flexibles. Cela signifie, que dans beaucoup d’entreprises, les employés ont le choix de la tranche horaire à laquelle ils souhaitent arriver au travail le matin et repartir le soir. Cela permet, dans une certaine mesure de pouvoir câler son horaire sur:
- Les transports publics
- Son rythme personnel
- Les horaires des enfants
Et cela, sans parler des entreprises qui optent pour des horaires annualisés, dans lesquels les employés ont le choix de travailler davantage certaines périodes pour récupérer leurs heures par la suite.
8. Le Home Office
Nous en avons parlé dans notre article sur les RH en 2030, un grand nombre de travailleur souhaite travailler en Home Office ou au moins de manière hybride.
Les confinements ont accéléré ce processus et nous ont montré que nous avions le temps de faire plus de tâches ménagères pendant les pauses depuis la maison. Il est aussi plus facile de concilier vie de famille et travail avec cette configuration.
Lorsque le métier le permet, nous avons pu voir un grand nombre d’entreprises proposer des dispositions hybrides et ce, même après les allégements des mesures anti-Covid.
Ce que l’on peut mettre en place dès maintenant
Nous l’avons vu, différents aspects entrent en compte dans le calcul de l’équilibre privé-pro. De ton côté, tu peux mettre différentes nombreuses choses en place dans ton quotidien pour assurer cet équilibre.
Pour cela, tu peux par exemple t’aider de la roue de vie et miser sur différentes activités qui viendront renforcer un sentiment de bien-être. Par exemple:
- Accroître ta créativité avec des exercices, des dessins, des créations
- Te développer personnellement avec des lectures et des vidéos
- Prendre soin de ta santé en faisant du sport, en créant ses propres produits de beauté ou en cuisinant sainement
- Nourrir tes relations en voyant des amis pour boire un thé, en faisant des activités de groupe ou de couple le week-end
- Te fixer des objectifs de vie (projet de vacances, projet d’appartement, bénévolat, etc.)
- Assurer tes finances en établissement un budget précis et réaliste pour toutes ses dépenses
- Prendre du temps pour des loisirs, toute passion ou activité à faire seul ou en famille dans l’amusement (jeux, visite de musée, activité mini-golfe, etc.)
- Penser à ta carrière et affiner ton objectif professionnel afin de travailler au plus proche de ses valeurs et aspirations
Pour toi, quel est l’élément le plus important pour assurer ton équilibre personnel? Qu’est-ce qui est déjà mis en place dans ton quotidien? Partage-nous tes meilleurs conseils et nous les partagerons sur nos réseaux!
Auteur
Lauranne Frochaux In/Lauranne Frochaux
Références et pour aller plus loin
https://www.mercer.ch/our-thinking/ce-que-les-generations-y-et-z-attendent-du-monde-du-travail.html
https://www.helsana.ch/fr/blog/psyche/pleine-conscience/equilibrer-travail-et-loisirs.html